02.05.2024

Les 6 meilleurs conseils d’éditeur pour se faire publier – Épisode 1/2

Écrivains en herbe, apprentis auteurs, stressés de la page blanche... le Directeur éditorial de Vivlio, Julien Simon, vous livre ses trucs et astuces pour vous aider à écrire.

Selon un sondage réalisé en avril 2022 (Odoxa/Le Figaro littéraire), 24% des Français ont déjà manifesté le désir d’écrire un livre – ou l’ont même déjà fait. Notre pays est riche d’une histoire littéraire exceptionnelle, sans compter que notre société accorde à l’écrivain un statut social particulier : rien d’étonnant donc à ce que nous soyons si nombreux à avoir un manuscrit dans le tiroir (ou au fond de notre tête).

Mais de l’idée à la réalisation concrète, c’est une autre paire de manches ! Car mis face à l’angoisse de la page blanche, nous sommes tous pris de vertige : c’est qu’il va falloir en noircir, des lignes, pour arriver à bout de ce manuscrit dont nous serons si fiers. Et une fois le point final posé, il faudra encore trouver un éditeur partenaire pour en tomber amoureux et le porter jusqu’aux lecteurs. Certains choisiront de le publier par leurs propres moyens via l’autoédition, ce qui amènera d’autres problèmes (correction, édition, graphisme, marketing sont des métiers à part entière qu’il est souvent difficile d’endosser).

Bref, ce n’est que le début des ennuis.

Pourtant, il existe des conseils de bon sens qui, de l’écriture à l’envoi du manuscrit, peuvent faciliter la vie des aspirants écrivains – des conseils que j’applique dans mon quotidien d’éditeur chez Vivlio Studio, et qui ont par le passé prouvé leur efficacité. Je suis heureux de vous les partager aujourd’hui.

 

1/ La même chose, mais différemment

Nous rêvons toutes et tous d’écrire ou de publier LE livre qui révolutionnera l’histoire de la littérature, d’une originalité folle, dont chacun dira qu’il n’avait jamais lu une chose pareille. Oui, vous en êtes convaincu, cette idée, personne ne l’a jamais écrite : c’est totalement inédit !

Faisons un arrêt sur image, ou plutôt fermons le roman un instant : si cette idée n’a jamais été écrite, il y a peut-être une bonne raison. Ou peut-être l’a-t-elle été et personne n’a cru bon de le relever ? Dans tous les cas, c’est louche. Et si cette histoire d’amour entre deux endives n’était pas une si bonne idée, finalement ?

Je vais vous révéler un grand secret : toutes les histoires ont déjà été écrites. Mais comme le dit si sagement l’écrivain Neil Gaiman, elles n’ont pas été écrites par vous.

Eh oui, ce n’est pas parce que Roméo et Juliette existe que vous ne pouvez pas écrire une histoire d’amour déchirante entre deux adolescents nés dans des familles ennemies : changez simplement le lieu, le contexte, l’époque, faites-les héritiers de deux chaînes de restaurants rivales, de deux mafias, de deux équipes sportives… Prenez une architecture qui a fait ses preuves et réécrivez-la à votre sauce.

Voilà un dicton qui devrait guider vos idées au moment de rassembler vos idées : « la même chose, mais différemment ». Croyez-moi, cela aidera grandement les éditeurs et vos lecteurs à se projeter dans votre histoire.

 

2/ Une histoire, c’est ce qui arrive aux personnages

Une règle d’or, c’est une règle qu’il n’est pas possible de transgresser. Et une règle d’or, en voilà une que pourtant beaucoup d’aspirants écrivains choisissent, volontairement ou inconsciemment, d’ignorer : une histoire, c’est ce qui arrive aux personnages. Cela signifie une chose : le plus important, ce sont vos personnages.

Car trop souvent, les péripéties passent au premier plan. Il se passe des tas de choses, des retournements de situation, des courses poursuites, des braquages, des enquêtes, des baisers fougueux… mais nous restons indifférents. La raison en est simple : nous suivons l’action, mais nous ne connaissons pas suffisamment les personnages.

Parlez-nous d’eux. Racontez-nous leur passé, leurs rêves, leurs aspirations. Racontez-nous leurs peurs, leurs craintes, leurs traumatismes. Emmenez-nous dans leur tête, ne nous épargnez aucun détail. Nous voulons connaître cette personne comme si nous étions meilleurs amis et que nous n’avions aucun secret l’un pour l’autre.

Vous pensez que le plus important, c’est l’action ? Vous avez tout faux. Ce qui compte, c’est l’empathie que nous créons avec les protagonistes du roman que nous sommes en train de lire. À la fin, c’est cela qui nous aura fait vibrer, rire et pleurer.

 

3/ Soignez votre premier chapitre

Je ne le dirai jamais assez : tous les efforts doivent être mis dans le premier chapitre. Bien sûr, les suivants sont tout aussi importants – en réalité ils le sont presque toujours plus. Mais si personne ne lit votre premier chapitre jusqu’au bout, personne ne lira les suivants non plus.

Le premier chapitre est la porte d’entrée de votre livre. Il doit donner des informations de contexte, mais aussi présenter les personnages. S’il s’agit d’un prologue, il doit lancer l’intrigue et poser de grandes questions au lecteur : pourquoi s’est-il passé ça, qu’est-ce que cela veut dire ?

Le premier chapitre doit interpeller, bousculer, il doit nous saisir par la manche et nous dire « Viens avec moi, je t’emmène pour un voyage que tu ne regretteras pas ! » Bien sûr, il faut en garder sous le coude pour la suite. Mais s’il y a un chapitre dans lequel il faut tout donner pour garder l’attention du lecteur, c’est bien le premier. Dans un monde où les divertissements sont omniprésents et la production littéraire pléthorique, on n’a souvent pas droit à une seconde chance.

 


Ça vous a plu ? On revient bientôt avec un nouvel épisode de conseils d’écriture ! Et en attendant vous pouvez parcourir les conseils lecture de Julien pour vous accompagner dans l’écriture.

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